Port Vauban, chronique d’un désastre à Antibes – Episode 1 – Déléguer la gestion du port

Le 1er épisode (avant-propos) d’une série qui couvre toute la semaine du 6 au 10 Décembre 2021 pour presque tout savoir et essayer de comprendre pourquoi les usagers plaisanciers et professionnels du port Vauban à Antibes expriment régulièrement leur désarroi voire leur colère. Virés, évincés, exclus.

Pour que le 11 Décembre à 11h devant l’entrée de la Gravette, nous soyons nombreux, plaisanciers, professionnels, antibois, à demander un port Vauban pour tous.

Si certains pensent qu’il y a des erreurs dans les lignes suivantes, ont des questions, ou ont besoin de clarifications, ne pas hésiter à les rapporter par email à vauban@clupp-riviera.fr.

Les antibois ont bien remarqué que le port avait changé depuis 2017. Moins de petits bateaux, moins de gros bateaux, sans aucun doute. Et un constat amer, la fermeture du quai des milliardaires, qui était pourtant ouvert depuis son inauguration en 1986.

Et les amateurs de presse écrite, papier ou internet, auront constaté que le port Vauban a défrayé la chronique, en polémiques inutiles diront certains.

Car il y a les supporters d’un projet économique qui devrait drainer 1 milliard d’euros entre 2017 et 2041, et rapporter annuellement 12 millions d’euros à la ville, tout en réalisant 135 millions d’euros de travaux au frais d’un délégataire de service public portuaire.
Et puis il y a ceux qui subissent le projet qui impose finalement de drainer absolument ces millions. Il faut bien les trouver quelque part…

Commençons par quelques explications.

Les collectivités locales peuvent décider de confier la gestion du domaine public à des tiers, qui peuvent être des entreprises ou même des associations. Ce mode de gestion repose sur un contrat de délégation de service public signé entre la collectivité et un prestataire après une procédure de mise en concurrence. On pense à des salles de spectacles, aux parkings souterrains, etc…
Le domaine public confié reste public. La commune en délègue certes la gestion mais elle reste l’autorité, notamment sur l’accessibilité du domaine. Elle accorde au délégataire de faire ou de ne pas faire, dans le cadre du contrat.

En 2015, alors que la concession du port Gallice arrive à son terme en 2017, la ville d’Antibes décide de passer un appel d’offre pour la mise en Délégation de Service Public (DSP) non seulement du port Gallice mais aussi du port Vauban, dont l’échéance de la concession de ce dernier est fin 2021. La ville justifie l’ouverture anticipée de la procédure pour le port Vauban par la poursuite de l’intérêt général.
Question : Comment définir l’intérêt général ?

En Décembre 2016, à l’issue d’une procédure d’attribution de marché qu’il faudrait rendre publique, le groupement formé par la CCI (51%), la Caisse des Dépôts et Consignations (39%) et la Caisse d’Epargne Côte d’Azur, remporte le marché de DSP pour l’aménagement et l’exploitation du port Vauban à Antibes. Le même groupement remporte aussi le même marché pour le port Gallice.
Question : Pourquoi le même groupement parvient-il à remporter les 2 ports ?

Pour rappel, les Chambres de Commerce et d’Industrie sont des établissements publics administrés par des dirigeants d’entreprises élus par leurs pairs tous les 5 ans. Elles ont pour mission de contribuer au développement économique des territoires, des entreprises et de leurs associations.

Voilà, alors que l’état baisse la dotation de l’état au budget des communes, alors que d’ailleurs la commune d’Antibes est dans une situation financière que la cour des comptes juge délicate, alors que les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) voient leurs dotations baisser, on peut imaginer que toutes deux cherchent de nouvelles ressources financières. Mais est-ce bien l’objet d’un service public que de financer communes et CCI ?

Suite au prochain épisode : demain les détails du contrat signé entre la mairie et la CCI.

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