La mairie ne cherche même pas à comprendre

Les réponses de Vauban 21 et de la mairie à la présentation de l’association sont-elles convaincantes ?…

Concernant le prix des places, le sujet mérite plus de commentaires. Mais on peut apprécier que Vauban 21 rappelle fort utilement que nous payons des charges de gestion et d’entretien du port, auxquelles doit s’ajouter désormais la redevance d’occupation du domaine public de 15 millions par an demandés par la ville.
Ils sont bien embêtants ces millions qu’il faut bien trouver quelque part, y compris dans la poche des plaisanciers antibois qui paient déjà des impôts.

Vauban 21 défend que son “plan d’affaires” retrouvera l’équilibre en 2022 après 5 années de déficit, comme prévu. En effet, c’est un “plan” déficitaire conforme au prévisionnel fourni lors de l’attribution de la DSP. Or, le document officiel le montre, ce plan prévoyait un déficit de 2 millions en 2017, puis 4,6 en 2018. Mais la réalité, comme les comptes déposés le montrent, est toute autre. Déficit de 7,5 millions en 2018!
… Rassurant ??

Quant à la mairie, elle fait juste croire qu’elle fait tout comme il faut. Loin s’en faut.
La demande au maire en date du 24 Octobre 2019, de réunir le CLUPP au titre du R5314-19 du Code des Transports, reste sans réponse.
La demande de compte-rendus des conseils portuaires en date du 19 Avril 2019 au titre du livre III du Code des relations entre le public et l’administration) reste sans réponse.
La demande des documents relatifs à l’élection des représentants du CLUPP (L37 du code électoral) en date du 19 Avril 2019, reste sans réponse. Alors que la mairie en dispose bien vu qu’elle a pu sortir le nom de Ducatel de la liste des dizaines de candidats!

La CCI avait ça en tête

Ce plan est daté de l’année qui a précédé l’attribution de la délégation de service public. En jaune, que voyez-vous ?
Vous ne vous trompez pas, c’est bien la création de postes pour des navires de grande plaisance devant le terrain de boules, entre la porte marine et le fort carré !
Définitivement enterré ou seulement suspendu ?

Extrait de tarifs des services sur le port Vauban

Alors que le parking près du fort carré nouvellement fermé suscite la grogne, un extrait du contrat de DSP montre qu’il est prévu par exemple un abonnement mensuel à 50 euros TTC et la possibilité d’une carte à décompte de 1000h pour 200 euros.

Si le contrat n’est qu’un joli document qu’il n’est pas question de voir respecté, surtout si la mairie et la CCI prennent bien soin de ne pas le rendre rendu public, alors la CCI fera bien ce qu’elle veut. Et en effet, on dirait bien qu’elle fait ce qu’elle veut!

Extrait du contrat de DSP

Ci-dessous un aperçu des tarifs 2019.

Et voilà, vaincu par le fric.

Témoignage de l’un d’entre nous :

Et voilà, vaincu par le fric. Les billets finiront par pomper l’eau de mer, faire de la nuit au soleil et rendre le vent puant.

Après 20 ans avec mon petit voilier de 8 mètres de 1977 (valeur 7000€), à cultiver au pied du fort carré, mes racines antiboises et marines de descendant de familles qui ont fait pour la ville et pour la mer aux siècles précédents, je rencontre ce matin sans préavis, ce matin, cette barrière sur un chemin qui m’était si familier et qui a été cédé par la mairie à la CCI des AM, comme l’ensemble du port pour lequel des profits boulimiques sont désormais souhaités, en dehors de sa gestion publique délaissée par le maire. Concrètement, avec une paye de directeur d’école en fin de carrière, il n’est plus autorisé d’accrocher son bateau au port d’Antibes. Tant d’autres aussi doivent être dans l’embarras pour continuer d’envisager accrocher leur petits bateaux, partenaires fusionnels d’une vie, au port d’Antibes !

Pour commencer, l’abonnement annuel pour approcher du bateau en voiture et stationner devient payant à hauteur de 550€ annuels. Je découvre cela après avoir été informé en janvier que les tarifs préférentiels consentis à tous les locataires des pontons flottants installés dans les années 70 pour la petite plaisance, vont plus que tripler en 4 ans. Pour les 8,25 mètres de mon voilier le tarif va passer de 1500€ annuels à 4800€ annuels. Cette augmentation tarifaire, si elle concerne les environ 400 places des pontons flottants du bassin de petite plaisance, piétine autant de projets de vie passionnels, pour des intérêts d’engraissement financier privés.

Mon projet d’une vie avec ce bateau, s’arrête là, malheureusement. Je vais le mettre en vente, en espérant qu’il quitte cette région où l’accès à la mer est empêchée pour ceux qui n’ont pas de richesse arrogante. Acheté en 2000 et pour lequel j’ai toujours pensé que ce serait à la retraite que je profiterais le plus (dans 4 ans) de mon amour de la mer en petite plaisance, je vais, comme plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de petits plaisanciers de ce port d’Antibes, devoir renoncer pour laisser la place à de plus amples profits pour Riviera Port de la CCI des AM, au sein de laquelle la valse des directeurs des ports laisse penser la difficulté à assumer ce que cette fonction conduit à faire. « Gérer un port à la CCI, ça veut dire s’impliquer à 360° :
– une gestion efficace du port (un bon équilibre entre la rentabilité et l’investissement)
– un maillage entre le port et les commerces de proximité
– l’animation de la filière Nautisme
– la création d’événements, formation,… »

Comme on peut le comprendre à travers ce discours pitoyablement non-marin, s’agissant tout de même d’un port, vive la mer et le vent pour ses voisins ordinaires immédiats, qui l’ont dans la fibre depuis leur naissance… A moins qu’ils n’aient pas les moyens financiers à hauteur de rentabiliser l’argent prêté par les banques pour les investissements envisagés, de faire vivre les commerces suffisamment grassement dans les implantations économiques projetées ou existantes, et qu’ils soient moyennement intéressés par les cabrioles des grands maxi-catamarans images de la finance, par les super rapides emblématiques de pays lointains ou encore par…

J’aimais bien les Voiles d’Antibes, crées 3 ans avant que j’acquière mon voilier, que j’ai suivies pendant toutes ces années, ayant même eu une fois la chance de naviguer sur l’Amadour de Tom Van der Bruggen, et qui n’ont pas eu besoin de rénovation du Port Vauban pour y trouver un écrin de caractère et ainsi attirer la grande sympathie du public et des marins.

Amoureux de la mer, émules des Picasso, Maupassant, Kazantzakis, Prévert qui avez aimé la anse Saint Roch et le vieil Antibes en d’autres temps, qui avez créé le goût touristique pour cette ville, mes ancêtres qui avez été ami de Paul Arène quand il a écrit « le navire des six capitaines » pendant que vous dessiniez en gravure à l’encre de Chine, de la cabane de la pointe de l’Îlette, la vieille ville et ses tours face à la mer sur le rempart bastion Est , lui-même préservé de la destruction par les plaidoiries au conseil municipal de cette époque, d’autres ancêtres qui affrontaient là les faiseurs de profits destructeurs, au prix de leur intégrité physique, après avoir été tabassé dans les ruelles du vieil Antibes par les hommes de main des investisseurs de l’époque qui voulaient créer une Riviera antiboise façon cannoise, ou encore mes ancêtres Barnaud, l’amiral, au retour d’un voyage à la voile à l’époque de la compagnie des Indes, lorsque la anse ne montrait que les embarcations des pécheurs et votre fier voilier de commerce amarré au quai de ce qui a été nommé plus tard chantier naval Opéra, ne venez pas voir ce qu’est devenu Antibes, réserve pour riches arrogants qui sauront bien éteindre toute poésie en ces lieux et stopper toute nature partagée avec ses autochtones trop peu solvables…

Dégouté et réelle envie de vômir.

10, 25, 40… millions de chiffre d’affaires pour le port Vauban

10 millions en 2016, c’était le chiffre d’affaires réalisé par la SAEM et le IYCA réunis.
25 millions en 2017, c’est le CA prévu par Vauban21 (le nouveau gestionnaire).
40 millions en 2022, c’est le CA prévu par Vauban21.

Quelqu’un possèderait-il un baguette magique à 15 millions d’euros ?

D’une manière plus pragmatique, 2022 marque la fin des amodiations/concessions, et ce sont ainsi 750 places (des 1650 que compte le port) qui deviendront “propriété” de Vauban21. Ce qui explique évidemment que le chiffre d’affaires bondira.

Quoi que… Les 20 places du IYCA sont déjà “propriété” de Vauban21. Vauban21 mise donc sur des recettes supplémentaires de 15M euros grâce à 730 places.
Selon la grille tarifaire actuelle, les 65 places de 50 à 26m rapporteraient environ 3,5M. Les 175 places de 25m, environ 5M. Les 140 places de 10 à 15m, environ 2M. Les 350 places de moins de 10m, environ 1M.

Il manquerait donc 3,5M!…
…Qu’il faudra bien trouver dans quelques poches, n’est ce pas ?

S’agissant du premier coup de baguette magique, qui semble créer 15 millions entre 2016 et 2017, cela reste évidemment un mystère. Toute aide sera bienvenue. Pour le moment, j’ai bien peur que ce soit une erreur, peut-être fatale.

Attention, ceci n’est qu’une analyse basée sur des documents glanés ici ou là. Elle ne saurait remplacer une information transparente de la part de Vauban21, voire même de la part de la municipalité.

Quel est réellement le projet pour le port Vauban à Antibes

Voilà ce que l’on peut lire à propos du projet du futur port, appelé Vauban 21.
« La CCI Nice Côte d’Azur, la Caisse des Dépôts et la Caisse d’Epargne Côte d’Azur ont constitué un groupement baptisé Artémis […] Artemis inscrit son action au service de l’intérêt général […]« 
« Ses objectifs sont de :
– proposer un nouveau modèle de port citoyen fondé sur un service public performant, d’intérêt général ;
– déployer des tarifs concurrentiels et équitables avec la préservation de l’équilibre tarifaire de la concession ;
« 
On n’invente rien…
http://www.riviera-ports.com/la-gestion-des-ports-dantibes-vauban-et-gallice-confiee-au-groupement-artemis

La présentation faite à la municipalité était sans doute bien belle !…

Aujourd’hui il paraît évident que le délégataire ne semble pas avoir l’intention de préserver la petite plaisance, et ce contrairement ce que l’on peut lire dans la délibération du conseil municipal.

Aujourd’hui le délégataire revient aussi sur certaines modalités qu’il avait présentées dans son projet aux élus de la mairie. En effet, il met finalement en place des garanties d’usage contrairement à ce qui est écrit dans la délégation de service public. Et il semblerait qu’il reprenne prématurément le contrôle sur des parties de certaines concessions (comme celle de la prud’homie), et casse ainsi la planification prévue jusqu’en 2022.

Bref, la CCI, principal actionnaire du délégataire, est-elle finalement plus digne de confiance que les groupements privés qui concouraient pour la délégation ? La question se pose…

Et finalement, qui sait vraiment comment le port va se transformer ?